Retour sur Rivierallaitement 2024
Rivierallaitement 2024
Insuffisance de lait mythe et réalité (Dr Brigitte FONTAINE, gynécologue obstétricienne retraitée, consultante en lactation IBCL, présidente de l’association ACLP)
Réelles ou supposées
Facteurs de risque :
– Anatomique : capacité de stockage
* Asymétrique
* syndrome de polan 1/30 000
* hypoplasie
* fausse hypoplasie : sein tubulaire
– Capacité de stockage
* seins sont des réservoirs
* travaux de Peter Hartmann
=> différence entre volume + plein et moins plein
=> pas toujours le même volume selon moment de la journée
=> en augmentant le nombre de tétées on peut compenser une faible capacité de stockage
=> capacité va de 74 à 382 ml (étude suédoise 56 mères et étude australienne 71 mères)
– Polythélie ou mamelon surnuméraire
– Mamelon ombiliqué
– Piercing : peuvent léser les canaux lactifères, l’innervation
– Chirurgie
=> notamment périaréolaire (pour faire joli). Une cicatrice à distance a moins d’impact
=> Réduction mammaire : plupart du temps c’est de la graisse. Souvent, il faut replacer le mamelon en place
– prothèses : peut y avoir une compression pendant l’allaitement mais très rare
– Hormones
* 2 vont stopper la lactation : progestérone, lactogène placentaire (ressemble à la prolactine)
=> permettent le développement de la lactation et stoppe la lactation (pour ne pas en avoir partout)
=> après décollement du placenta : ces hormones vont s’arrêter
* Prolactine et oxytocine
* hormones de trophicité : insuline, glucocorticïde
* mécanisme autocrine :
Quand les alvéoles sont pleines, la production. Quand elles sont vides, c’est l’inverse.
La production de prolactine s’arrête, l’oxytocine est toujours présente.
Pour produire du lait, le sein doit se vider.
* En pratique :
– N’est pas corrélée : à la quantité glandulaire, au nombre de canaux lactifères et à la capacité de stockage
* Cause endogène
– rétention placentaire
– complication accouchement : hémorragie, convulsion dans contexte d’hypertension
* cause hormonale
– Syndrome de Sheehan : nécrose hypophysaire acquise suite à un trauma
=> très rare
Il faut y penser quand : hémorragie +++, pas de retour de couche, pas de montée de lait
- Insuline : peu d’incidence sur la composition
Impact du diabète :
=> type de diabète prédictif : type 1 allaite moins que type 2 et gestationnel
=> poursuite + difficile
- Obésité : taux de prolactine plus faible dans 48 premières heures
Impact mécanique (comme chez diabète) car difficulté à s’installer et psychologique car peu de soutien.
– Pathologie thyroïdiennes
=> peu d’impact sur l’allaitement si bien équilibré
=> si hyperthyroïdie : plus compliqué. Il faut prendre du propythiouracile (demi vie plus courte, moins de passage dans le lait)
– IMC élevé impact négatif
* Médicament :
– Négatif : dérivés de l’ergot de seigle, bromocriptine, cabergoline, Alcool
– Positif : dompéridone augmente de 10 % surtout en début d’allaitement car impact sur la prolactine
– contraceptif :
- Progestatif : en théorie à éviter mais des études ont montré qu’il y a peu, voire pas d’impact sur lactation
- Oestroprogestatif : peut être intéressant pour allaitement long, avec tous les autres contraceptifs
* Capacité d’éjection du lait :
Surtout pas utiliser la chirurgie les mamelons ombiliqués
Proposition : tire lait (cadence rapide plus efficace pour l’éjection du lait), protèges mamelon
Conclusion : problèmes anatomiques et hormonaux sont tous presque réversibles
Ce que j’en ai pensé : c’est un thème qu’il a été intéressant de revoir afin de faire une révision globale. J’ai appris que les contraceptifs progestatifs ne sont pas nécessairement néfastes à la production de lait. Par ailleurs, je me pose la question sur l’idée que les seins « sont des réservoirs » car c’est un élément de la théorie qui avait été à priori, revue.
Présentation d’un cas clinique (Céline BOURGANEUF, infirmière puéricultrice, consultante en lactation IBCLC, présidente de l’AFCL)
Céline BOURGANEUF nous présente un cas clinique d’insuffisance lactée et une prise de poids insuffisante et l’accompagnement proposé. Elle entre en interaction avec le groupe à différents moments de l’intervention afin de rendre interactif ce cas pratique.
Obs : Pour le traitement des crevasses, elle utilise les bâtons de Moxa qui sont constitué de charbon à appliqué à une certaine distance de la plaie car c’est un baton que l’on allume. Il peut être avec ou sans fumée.
Ce que j’en ai pensé : il est toujours intéressant d’introduire de la pratique suite à de la théorie et discuter autour des différentes pratiques que l’on ne connait pas toujours.
Il a cependant été difficile d’assimiler toutes les informations de part la rapidité de la présentation et l’afflux d’information.
Prescription de complément de lait (Dr Carole PICCINY-BAILLY et Dr Sandrine MARIOLI pédiatres, Sandrine JUNAY infirmière puéricultrice et consultante en lactation IBCLC)
Le don de complément en maternité est corrélé à la réduction du taux d’allaitement exclusif et la durée de l’allaitement
L’Europe est une région critique ++
* Conséquences du complément :
– Altère la confiance de la mère
– Diminue la fréquence des tétées
– Risque de stases, engorgement
– Risque d’interférence avec l’apprentissage de la succion
– Perturbation mécanique d’adaptation métabolique : inhibition de la néoglucogénèse et stimulation de l’insulinosécrétion
– Risque allergique et infection par modification de la flore intestinale, perturbe la réponse immunitaire
Depuis plus de 1,5 an, la fédération d’allergologie préconise : s’il y a nécessité de don de complément en maternité, il faut un don d’hydrolysat poussé. C’est un élément compliqué à mettre en place en mater car il n’y a pas de nourettes
Il y a un risque de développer une allergie pour la population à risque avec des petites prises de lait.
Pour un projet d’allaitement mixte, il faut donner un lait standard dès le début pour désensibiliser.
* Prévenir la nécessité de complémenter
– Favoriser le peau à peau
– Expression manuelle => diffusion de la vidéo helth
– Limiter l’hypothermie
* Indications de complémenter
– Mère :
=> retard de la montée de lait J3-J5
=> pathologie mammaire, chirurgie mammaire, trouble hormonaux ( + de vigilance à avoir)
=> si pendant l’accouchement a un taitement incompatible ou fait examen incompatible, l’équipe va se poser la question
=> douleurs intenses après la prise en charge (bout de sein …)
– Bébé
=> hypoglycémie
=> nouveau-né à risque d’hypoglycémie ou hypoglycémie documentée : on essaye de moins en moins de compléter d’où l’importance d’observation des tétées
=> perte de poids importante : à partir de quand on va compléter ? « Nous on se met la barre des 10 % »
=> signe d’ictère, selles rares (- de 4 à J4 ou méconium à J5), urines rares
* Pas d’indication
– poids normal pour l’âge gestationnel, efficace
– faible nombre de tétées pendant 24-48 premières heures sans facteurs de risque
– perte de 10 % mais pas de signe de déshydratation, efficace et début montée de lait
– complément systématique chez nouveau-né à risque d’hypoglycémie
*Nature des compléments
– lait maternel, de premier choix : expression manuelle d’abord et ou tire lait ensuite
– objectif : augmenter les quantités
– Modalités d’administration : petite cuillère, soft cup, DAL, biberon
=> pas de contre-indication à donner de l’hydrolysat de riz s’il est validé
=> on ne se base pas que sur le chiffre des 10 %
=> Pepticate : hydrolysat de nourette (le seul). Cependant, actuellement il n’y en a plus avant 2025. « En maternité on réfléchit de comment faire pour le donner autrement qu’au biberon comment préparer. » Le lait en nourrette : il n’y a pas de probiotique et est beaucoup plus cancérigène que celui en poudre.
Ce que j’en ai pensé : Ce thème aussi a été intéressant pour faire de la révision et notamment appuyé le fait que qu’il y a peu d’indications finalement de complémentation en maternité. Cela donne envie de faire de la diffusion d’information au sein de ces structures ! Et cela est motivant de constater qu’il y a également des pédiatres soucieux de cela et investis dans cette thématique. Bravo !
Obs : Pendant les échanges, une personne a expliqué que sur son lieu de travail (maternité d’Aix -en-Provence), l’équipe prépare d’avance pour 24h au réfrigérateur et il n’y a plus de nourrettes.
L’allaitement suffit -il pour allaiter ? Apport anthropologique sur l’allaitement des premiers jours. (Céline VERGUET, docteure en anthropologie sociale)
Pour allaiter, il faut au moins toute une société.
Rapport au monde spécifique : rapport au corps, substance corporelle, représentation à la fonction de nourrir, de se nourrir et à la nourriture.
Autre culture : celui qui nourrit, adoption (Guinée)
Chez les Touareg : – nourrir rapidement par un homme pieux : rituel préislamique. Il donne également une date mâchée rapportée de la mecque.
Une femmme frotte le palais X3 puis allaitement par femme allaitante.
* Lait bisexué
– Islam : sperme est à l’origine du lait
– Touareg : lait issu de la transformation du sang. Le processus de fabrication du lait renvoie au masculin et féminin.
– Autre type de touareg : l’Importance du statut social de la femme qui met au sein dans la création d’une parenté de lait, la lactation induite chez les grand-mère maternelles des enfants orphelins
Le lait maternel va être considéré comme ce qui va constituer l’individu.
Pour d’autres femmes : va permettre l’inclusion dans la société
– Rome Antique : allaiter est un droit. L’épouse romaine appartient à son mari et à sa famille . C’est le couple nourricier. Le lait est un aliment non civilisé. S’il n’est pas cuit, il n’y a pas de lien de parenté. C’est le fait que le père choisisse une femme qui va nourrir
* Discours autour du colostrum des mères
– Forte référence au discours médical. Discours retenu et non approprié.
Pesée : peur du manque, peur du mauvais allaitement
1 mère allaitante sur 2 pense que le colostrum est suffisant mais complète.
– Soignants : mise en suspens de l’autorité du savoir biomédical
A partir d d’un certain poids, pour soulager la mère, pour soulager de la faim, on compète. Cela a une origine ethnique/ culturelle/ sociale des mères.
- Allaiter n’est pas suffisant.
*Norme sociale, expérience culturelle
L’allaitement n’est pas seulement biologique mais aussi est tout autant une expérience sociale et culturelle. Il y a un système de valeurs et de croyances
Des représentations symboliques du corps et ses substances et des rapports entre elles.
Ce que j’en ai pensé : c’est un sujet très intéressant et rarement abordé. Cependant, il a été dommage et dommageable que l’intervenante n’est pas pu être présente. Elle a pu fort heureusement enregistrer une vidéo mais, pour des raisons techniques de la salle, le son était très endommagé et il a été presque impossible d’entendre correctement.
Panorama des pressions sur l’allaitement (Luc Perrino, médecin et écrivain, diplômé en médecine tropicale et d’épidémiologie)
4 impératifs individuels:
* reproduction +++
* recherche de ressources++
* évitement des prédateurs +
* réparation corporelle
* Biologique :
– garantie de ressource et surie de la progéniture
– Attachement et immunité
– sein comme caractère sexuel secondaire ?
– Emprunte paternelle : processus épigénétique, favorise la croissance du fœtus, favorise la lactation, sevrage, + tardif
* Le lait maternel est plus qu’un aliment
Il possède des endo cannabinoïdes et sucre : antalgique et anti inflammatoire
Katie Hinde : étude sur la transformation continuelle du lait
Investissement du père pour l’espèce survie : risque de mort en couche, risque en post partum
c’est encore visible là où il a le plus l’élevage bauvin moins d’allaitement.
* Raison des pressions :
– Type de famille qui diminue
– Niveau de vie confort éducation
– Travail des femmes émancipation féminine
– Âge tardif procréation
– césarienne
– péridurale
– réseau sociaux
Ce que j’en ai pensé : en soit l’intervention était très intéressante car le Dr Perino est un passionné. Par ailleurs, je ne suis pas parvenu à comprendre le contenu par rapport au thème initial … Il m’a donc était difficile d’accrocher.
Allaitement, sommeir de la mère et sommeil de l’enfant : quel lien ? (Céline DALA LANA, sage-femme libérale et consultante en lactation IBCLC)
* Proximité allaitement
– Prolactine : présente chez l’homme et la femme liée au sommeil, passage en sommeil lent, Les mères allaitantes oublient qu’elles ont dormi 3 fois plus de sommeil profond. Elles sont encore en sommeil profond en 2ème moitié de nuit alors que chez l’adulte normalement ce n’est pas le cas.
– Ocytocine : pulsatile, climat de détente, apaisement, propice au repos et engendre de la somnolence
– Béta endorphine : effet analgésique et euphorisant, sentiment de plaisir et de dépendance au bébé
– Dopamine : régulateur de la prolactine, production pendant l’allaitement, pour se réveiller
– Cortisol : pendant l’allaitement, taux plus bas chez les femmes allaitantes donc prévention dépression post partum
* Considération neuro développement du nouveau-né
– Croissance cérébrale ++ : entraine un besoin en lactose très important. Ainsi le lait maternel est très digeste , riche en lactose et peu de protéine « le sucre appelle le sucre ». Le nouveau-né allaité a 50 % de sommeil agité : meilleur état de conscience
– Tétées groupées : 40 ml ; tétées isolée : 120 ml
* Les besoins du nouveau-né différent sommeil du nourrisson
– 6 premières semaines cycle : ultradien (anarchique)
– 3 à 6 semaines : pics de cris retrouvés chez tous les mammifères, pleurs inexpliqués et pas forcément calmé par le sein
– 6 semaines : disparition des tétées groupées la journée et groupées la nuit => rythme endogène synchronisé à 25 à 30h / jour. Pas toujours à la même heure
– 2 mois : inversement jour nuit/
6-8 mois : cycle circadien. Avant cela, il y avait une prévention des hypoglycémies. S’endort en sommeil lent ; le bébé n’a plus besoin de s’endormir en tétant systématiquement.
– 9-18 mois : multiple réveil nocturne.
Adulte entre 15 à 20 réveils nocturnes mais on ne s’en souvient pas.
Résumé : La croissance cérébrale les 1ers mois=> besoin de lactose ++= > lait maternel riche en lactose=> besoin en lait fréquent=> sommeil agité + 50%=> tétées fréquentes = > développement du cerveau du bébé => pour s’assurer que tout le monde va bien : maman va dormir 3 fois plus.
Le sommeil de la mère répond aux besoins du bébé
Ce que j’en ai pensé : J’aurai souhaité que l’intervention dure un peu plus longtemps afin de pouvoir assimiler plus facilement les informations. L’intervention était très intéressante et a permis de se remettre en têtes quelques éléments de la physiologie déjà étudiées par le passé mais qui ont tendance à parfois « s’évaporer » avec le temps, les idées reçues encore très ancrée de la population ainsi que certains professionnels de santé à propos du sommeil de l’enfant…
Intervention sur le portage
La dernière intervention a porté sur les bienfaits du portage mais surtout les éléments à avoir en tête pour bien porter.
Ce que j’en ai pensé : je n’ai pas trouvé cette intervention réellement intéressante car il y souvent de nombreuses personnes déjà formées au portage. De plus, il y a eu une intervention similaire pour la journée de l’ACLP en septembre 2023.
Table ronde autour du sommeil, maternage proximal et portage (Florence LACROIX sage-femme référente allaitement en maternité, Alice NOIRAY sage-femme référente portage, Brigitte FINNO sage- femme retraitée consultante en lactation).
Cette journée s’est terminée avec une table ronde autour de ces thèmes. Par ailleurs il y a eu peu d’échanges car les professionnelles ont pris le parti de plus répondre aux questions de l’assemblée. Il aurait été intéressant d’avoir un léger apport afin de « provoquer » les échanges.
Il a été intéressant de savoir qu’en maternité à Nice, a été mis en place un protocole pour la mise en place du bandeau de peau à peau en salle de naissance pour remonter en chambre que ce soit un accouchement voie basse ou césarienne cde vert.