Une étude menée par Betoko et al. au sein de la cohorte mère-enfant EDEN analyse les modèles d’alimentation infantile au cours de la première année de vie et met en évidence leur influence sur le développement de l’obésité, en lien avec les caractéristiques familiales.

L’obésité infantile est une problématique de santé publique croissante, avec des implications à long terme sur la santé des enfants et des adultes. L’étude menée par Betoko et al. met en évidence l’impact des pratiques alimentaires durant la première année de vie sur le développement de l’obésité. Elle identifie trois modèles principaux d’alimentation infantile, influencés par les caractéristiques familiales.

Trois Modèles d’Alimentation Identifiés

1. Introduction tardive des aliments solides et recours aux aliments préparés pour bébés

   – Ce modèle est associé aux mères plus âgées, plus éduquées et primipares.

   – L’alimentation repose davantage sur des produits industriels spécifiques aux nourrissons.

2. Allaitement prolongé, introduction tardive des aliments solides et alimentation faite maison

   – Ce modèle est le plus proche des recommandations pédiatriques.

   – Il est privilégié par les mères plus âgées et plus éduquées, ayant une meilleure connaissance des bonnes pratiques nutritionnelles.

3. Recours aux aliments pour adultes

   – Ici, l’enfant consomme plus tôt des aliments destinés aux adultes, parfois inadaptés à son âge.

   – Ce modèle est plus fréquent chez les mères jeunes et multipares, probablement par manque de temps ou nécessité d’harmoniser les repas familiaux.

Implications pour les Professionnels de Santé

– Sensibilisation aux bonnes pratiques alimentaires dès la grossesse: Une éducation ciblée auprès des futures mères peut favoriser des choix alimentaires adaptés.

– Soutien à l’allaitement maternel: Prolonger l’allaitement exclusif et retarder l’introduction des aliments solides selon les recommandations (entre 4 et 6 mois).

– Encouragement de la préparation maison : Former les familles à la cuisine simple et équilibrée pour bébés peut limiter l’usage d’aliments ultra-transformés.

– Prise en compte des contextes socio-économiques: Adapter les conseils aux réalités des familles pour éviter les recommandations inapplicables.

Conclusion

L’alimentation au cours de la première année de vie joue un rôle clé dans la prévention de l’obésité. Les professionnels de santé doivent accompagner les familles en tenant compte de leurs contraintes et en les orientant vers des pratiques alimentaires adaptées pour assurer une croissance optimale et limiter les risques d’obésité à long terme.

Cette ressource documentaire est disponible en consultation auprès du CERDAM d’IPA

LL. Connan-Besson, documentaliste