Réponses inflammatoires incontrôlées : rôles à long terme de l’alimentation du nourrisson
Maladie de Kawasaki et COVID-19 : réflexions pour de futures recherches sur l’effet protecteur de l’allaitement maternel
La correspondance est un format d’article publié dans les revues scientifiques. Les articles de correspondance sont des commentaires et des clarifications scientifiques ou académiques intéressants et opportuns sur des articles de recherche originaux publiés dans la revue.
Dans cette correspondance publiée dans la revue Pediatric Research, une équipe de recherche espagnole (Verd et al.) partage des réflexions à la lecture de l’article Preterm birth and Kawasaki disease: a nationwide Japanese population-based study publiée en 2021 dans la revue par une équipe de recherche Japonaise (Takeuchi et al.)
Verd et al. soulignent que l’étude de Takeuchi et al. met une fois de plus en avant l’effet protecteur de l’allaitement contre le développement de la maladie de Kawasaki (MK). Ils rapportent que dans d’autres études, la maladie de Kawasaki et le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C) associé au SARS-CoV-2 sont très similaires. Ces études montrent que la proportion d’enfants allaités dont le test de dépistage SARS-CoV-2 était positif est plus de deux fois moins répandu que leurs pairs nourris avec des substituts de lait maternel.
Ces données les amènent à se demander si l’allaitement peut en quelque sorte conférer des avantages à long terme contre le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C) des années après la fin de la lactation.
Verd et al. affirment que les recherches publiées au cours des 5 dernières années appuient les conclusions de Takeuchi et al. que l’allaitement est inversement corrélé au risque de maladie de Kawasaki, de forme typique ou atypique. Ces études s’ajoutent à un grand nombre de preuves recueillies au fil du temps suggérant une forte corrélation (négative) entre l’allaitement et l’incidence d’infection jusqu’à 10 ans plus tard.
En ce qui concerne le COVID-19, Verd et al. rapportent que les biomarqueurs qui augmentent sévèrement lors de la poussée de cytokines sont retrouvés en quantités plus faibles chez les enfants allaités que chez les enfants nourris avec des substituts de lait maternel, et des recherches très récentes suggèrent que le lait maternel peut contenir des substances biochimiques capables de stimuler ou de rendre tolérant (tolerizing en anglais) le système immunitaire muqueux du nourrisson.
Pour l’équipe de recherche espagnole, tout cela soutient l’hypothèse que l’allaitement pourrait jouer un rôle important dans la prévention des infections incontrôlées déclenchant une réponse inflammatoire chez les enfants.
Verd et al. précisenr qu’il doit être établi si le MIS-C et la MK sont distincts ou représentent un continuum du même syndrome clinique, et qu’l va sans dire que d’autres études sont nécessaires pour établir le rôle de l’allaitement sur la modulation des manifestations de la COVID-19. Cependant, les conclusions de Takeuchi et al. peuvent conduire à une nouvelle compréhension à la fois de la KD et du MIS-C, ainsi qu’à une évaluation plus complète des risques des enfants pendant la COVID-19 en fonction des antécédents alimentaires du nourrisson.
Verd, S., Cueto-Felgueroso, P., Moll, P. et al. Long-term infant feeding roles in triggering uncontrolled inflammatory responses. Pediatr Res (2022). https://doi.org/10.1038/s41390-022-02131-7
Pour aller plus loin :
Publié par : JC, Documentaliste IPA.
Mots clés : coronavirus, kawasaki, open access, système immunitaire