L’étude a pour objectif d’évaluer les taux d’initiation à l’allaitement chez les grands prématurés (<33 semaines d’âge gestationnel), les prématurés (33-36 semaines), et les bébés nés à terme,  de 2002 à 2011 dans une région française caractérisée par une précarité socio-économique.

Des activités structurées de promotion et d’appui à l’allaitement sont mises en œuvre sur ce territoire depuis 2002 ; elles ont toutes débuté dans des unités néonatales. Cette étude rétrospective basée sur la population a analysé 302 102 premiers certificats de santé. Dans l’ensemble, le taux d’initiation à l’allaitement a augmenté de façon significative, passant de 52,9 % en 2002 à 61,0 % en 2011. En 2002, les taux d’initiation à l’allaitement maternel ne différaient pas entre les groupes, mais en 2011, ils étaient plus élevés pour les grands prématurés. L’augmentation annuelle de 2,2 % observée chez les grands prématurés diffère significativement de l’augmentation annuelle de 0,9 % de la population générale française (P<0,001).

L’étude conclue que les programmes structurés de soutien à l’allaitement lancés dans les service de néonatalogie peuvent avoir un impact positif sur les taux d’initiation de l’allaitement maternel chez les grands prématurés, mais pas chez les prématurés ou bébés nés à terme, dont les besoins spécifiques devraient être évalués plus avant.