Vitamine D : pourquoi il faut privilégier les médicaments aux compléments alimentaires
Suite à des cas de surdosage, l’ANSM lance l’alerte sur la complémentation en vitamine D
En collaboration avec les sociétés savantes de pédiatrie, le collège national des sages-femmes, les centres antipoison et l’Anses, l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) alerte les professionnels de santé et les parents sur le risque de surdosage associé à l’administration de compléments alimentaires à base de vitamine D chez des enfants, et notamment des nourrissons.
Les autorités de santé s’inquiètent de cas de surdosages rapportés pour des bébés exposés à une complémentation en vitamine D sous forme de compléments alimentaires, provoquant une hypercalcémie et entraînant pour certains l’hospitalisation des nourrissons.
On sait que certains professionnels de santé ou parents préfèrent quelquefois substituer certains médicaments à base de vitamine D par des compléments alimentaires enrichis en vitamine D en raison des conservateurs ou huiles essentielles que ces médicaments peuvent contenir.
L’utilisation de compléments alimentaires à base de vitamine D chez l’enfant peut présenter des risques : concentration en vitamine D par goutte parfois très élevée (jusqu’à 10 000 UI) et parfois absence de recommandation de doses en fonction de l’âge, risque d’erreur de dosage lors du passage du médicament au complément alimentaire ou d’un changement de complément alimentaire, présence sur le marché d’un nombre élevé de produits avec des concentrations / dosages différents, quelquefois au sein de la même marque (produits libellés différemment avec un risque de confusion, voire de cumul de doses, en cas d’association entre des produits contenant de la vitamine D), présence dans le complément alimentaire d’autres vitamines (exemple : vitamine K, pour laquelle il n’existe pas de recommandation pour une administration quotidienne à des enfants) ou de calcium à forte dose (risque aggravé d’atteinte rénale à type de lithiase / néphrocalcinose).
L’ANSM rappelle que bien que les compléments alimentaires répondent à une réglementation visant à sécuriser leur utilisation, les notices des médicaments contenant de la vitamine D garantissent une information lisible en termes de doses, de précautions d’emploi, de risque d’effets indésirables et de surdosage. De plus, les médicaments présentent un niveau d’exigence concernant la qualité des matières premières, la fabrication et le contrôle du dosage dans chaque lot de fabrication supérieur à celui des compléments alimentaires. Les médicaments sont des produits sûrs, contrôlés et de qualité qui permettent un apport fiable et une sécurité d’utilisation.
En conséquence, pour prévenir le risque de surdosage, les autorités demandent aux professionnels de santé et aux parents de :
- privilégier les médicaments par rapport aux compléments alimentaires ;
- contrôler les doses administrées (vérifier la quantité en vitamine D par goutte) ;
- ne pas multiplier les produits contenant de la vitamine D.
Pour aller plus loin :
- Protocole clinique #29 de l’Academy of Breastfeeding Medicine : Suppléments de fer, de zinc et de vitamine D pendant l’allaitement *
- Nos ressources documentaires sur la vitamine D *
*Ces documents sont disponible sur demande chez IPA.
Voir les conditions de consultation au Centre de Ressources CERDAM d’IPA.
Publié par : JC, Documentaliste IPA.
Mots clés : ansm, compléments, vitamine D